Les politiques soutiennent les grévistes de Samvaz

La grève se poursuit pour les employés licenciés de Samvaz. Plusieurs politiciens ont pris la parole pour défendre leurs droits.

Plusieurs politiciens étaient présents à l'usine au 4ᵉ jour de la grève des employés. © La Télé
Mercredi soir, les employés licenciés du département bois de l’entreprise Samvaz ont organisé une soirée de soutien sur le site de l’usine à Châtel-St-Denis. Plusieurs personnalités politiques de la région ont pris la parole pour apporter leurs encouragements aux grévistes.
Des membres du Parti socialiste de la Veveyse ont tour à tour pris la parole devant le public, composé de grévistes, de membres du syndicat Unia et de personnes venues soutenir la grève en ce mercredi soir à Chatel-St-Denis. Une huitantaine de personnes au total. 

« Votre mobilisation va bien au-delà de vos murs, de votre quotidien professionnel. Vous démontrez que face à l’adversité, on peut résister et construire un avenir meilleur », a lancé Pierre-Yves Chilier, chef du groupe UO-PS et conseiller général communal. Il a exprimé son admiration vis-à-vis de la ténacité des grévistes. Tout en espérant que leurs efforts laissent « une empreinte forte ».

À sa suite, d’autres élus locaux saluent le courage de la quinzaine d’employés en débrayage depuis vendredi dernier. Ils appellent d’une même voix les travailleuses et travailleurs à tenir bon.

Un combat pour la dignité

« C’est tragique une fermeture d’entreprise, et d’autant plus quand le plan social est faible », a déclaré Pierre Vial, député socialiste au Grand Conseil. Pour lui, le combat des grévistes dépasse la question de l’emploi : « Vous avez raison de vous battre pour la dignité et pour l’égalité. »

Le politicien veveysan regrette également la tournure prise par la gestion de l’entreprise : « L’esprit des deux fondateurs n’est pas du tout celui de l’entreprise actuellement. Il faut qu’elle retrouve cet esprit à la fois innovant et responsable, ça ferait plaisir à beaucoup de monde. »

Autre figure socialiste engagée, Armand Jaquier, député au Grand Conseil, a évoqué l’émotion suscitée par ce conflit : « Je suis extrêmement touché par ce qui se passe ici. C’est un devoir d’être là pour soutenir les grévistes. » Rappelant la portée collective d’un tel mouvement, il a insisté : « C’est une action dans la société. Quand on est salarié, on fait partie d’une économie, et donc la société doit soutenir ses membres et s’engager avec eux. »

Se faire entendre

Présente elle aussi, la présidente d’Unia Suisse, Vania Alleva, a défendu la légitimité de la mobilisation : « Faire grève, ce n’est jamais facile, c’est souvent le dernier instrument que les salariés ont pour se faire entendre. » Elle espère une ouverture rapide du dialogue : « J’espère que la direction comprend le message et l’importance de venir à la table des négociations. »

En l'absence de Pierre-Yves Maillard, président de l’Union syndicale suisse, ce dernier a fait parvenir un message vocal dans lequel il a exprimé ses encouragements aux grévistes.

Du côté des employés, l’émotion est palpable. L’une d’entre eux, qui a souhaité rester anonyme, témoigne : « Je vais continuer et lutter pour nos droits jusqu’à la fin. On a des familles, des enfants. On est tous et toutes ensemble, unis. » Elle a ensuite adressé quelques mots à l'ensemble de la direction de Sanvaz : « On a passé beaucoup de temps à travailler ici, à donner le meilleur de nous-même. Réfléchissez si vous faites ce qui est le mieux pour nous aujourd’hui. »

Nouvelle proposition de plan social

De son côté, la direction de Samvaz déplore cette situation qui impacte l’ensemble de ses collaborateurs. Elle étudie actuellement une nouvelle proposition de plan social transmise par le syndicat Unia. « On a rendez-vous avec le conseil d’administration pour en discuter. On leur donnera réponse tout prochainement. Nous sommes ouverts à un dialogue qui doit être constructif, réaliste et respectueux », assure Patrik Wuillemin, directeur de l’entreprise Samvaz SA.

En parallèle, une pétition de soutien aux grévistes, lancée en ligne lundi, a récolté pour l’heure près de 450 signatures.

La Télé - Mathilde Morel
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